féminisme et contraception

Féminisme et contraception : le poids des choix

Salut tout le monde ! Je souhaitais rendre hommage à Simone Veil et tout ce qu’elle a accompli pour le droit des femmes. J’inaugure donc une nouvelle rubrique sur ce blog. Même si je me considère féministe depuis de nombreuses années, je dois avouer que l’incroyable BD de Emma sur la charge mentale m’a renversée. Oui j’en suis tombée de ma chaise tellement je me suis reconnue dans ce terme. Sans m’en rendre compte et me pensant féministe, avec un conjoint féministe j’ai pourtant inconsciemment pris les rennes de la gestion domestique, administrative et même émotionnelle de notre couple. Depuis Monsieur Coquet et moi, faisons des efforts pour inverser la tendance. Mais un événement est venu tout bouleverser et a causé un sacré remue-ménage dans mon esprit… Voici donc une histoire de féminisme et contraception…

Féminisme et contraception : le poids des choix

Le mois dernier j’ai eu 15 jours de retard.

 

retard de règles

Au début, je ne me suis pas inquiétée. Je note l’arrivée de mes règles dans l’application Clue, et parfois j’oublie de le faire ce qui peut entraîner des erreurs sur les dates. Après 5 jours j’ai quand même fait un test de grossesse : négatif. Ça m’a rassurée, mais toujours pas de règles à l’horizon. Et je connaissais beaucoup d’histoire de « faux négatifs », ce qui a continué de me faire douter. Je n’avais auparavant jamais eu un seul retard !

Je sais que beaucoup de femmes ont déjà vécu ce moment. Que ça soit dans l’espoir ou dans la peur. De mon côté, ces 15 jours m’ont donné beaucoup d’angoisse. J’ai envie d’avoir un enfant mais pas maintenant, sauf que je n’ai aucune envie d’avorter non plus. Et évidemment cela dépend des femmes, certaines n’auront aucun problème avec l’idée de l’avortement. De mon côté, c’est quelque chose que je préfère grandement éviter.

Mais je pense que le plus difficile dans cette « épreuve » c’est que je me suis sentie seule. Dans mon couple et face à ma décision. Et j’avoue que j’en ai éprouvé une grande colère. Pas forcément contre Monsieur Coquet mais contre les hommes en général.

Je crois que j’ai senti sur mes épaules « le poids des choix ». Comme si c’était quelque chose que je devais vivre seule, dont j’étais responsable, et dont la finalité revenait de mon unique décision.

féminisme et contraception le poids des choix

J’ai trouvé ça extrêmement injuste, car comment peut-on encore penser aujourd’hui que la contraception n’est qu’une histoire de femmes ?

Les hommes, les règles et la contraception

C’est quand même fou, dans une société aussi sexiste, de laisser à la seule responsabilité des femmes la gestion de leurs règles, non ? Attention, je pense fortement que le choix d’un contraceptif féminin revient in fine à la femme en question. Mais je suis juste atterrée de voir la prise de distance qui existe généralement de la part des homme dans les couples hétérosexuels.

Je me suis rendue compte pendant ces deux semaines, que les règles n’étaient pour mon copain qu’un événement mensuel qui me créait des sautes d’humeur et des maux de ventre. Bon évidemment, il connaît le processus biologique de la conception et il sait ce que sont les règles, merci pour lui. Mais le fait d’être uniquement spectateur de mes menstruations, lui donne un droit, sous-entendu par la société, de ne pas avoir à s’en soucier. Comme le choix de mes protections hygiéniques, qui font en ce moment polémique avec ces histoires de choc toxique et sont considérées comme un problème de femmes, où l’homme n’a qu’à mettre ses œillères et ne pas y penser.

quelle protection hygiénique choisir cup tampons serviettes

Et pour une raison qui m’échappe complètement, il n’a pas vraiment à se soucier non plus du choix du contraceptif. En même temps, hormis pour le préservatif on a tendance à incomber cette entière responsabilité aux femmes. Mais pourquoi ne pas faire de la contraception une affaire de couple ?! (Lorsqu’on est dans une situation de couple évidemment).

Les femmes sont-elles les seules responsables de la contraception ?

Non. C’est aussi simple que cela. Un enfant biologique se fait à deux. Et dans un couple hétérosexuel et paritaire, je pense que toute la gestion autour de l’envie ou la non-envie de grossesse doit être gérée à deux.

Comme je le disais, la BD de Emma sur la charge mentale m’a crée un électrochoc. Beaucoup de femmes et d’hommes ont été d’accord pour dire que dans la vie domestique il y avait bien une gestion, invisible mais tellement lourde à porter, que l’on imposait aux femmes  Et c’est exactement comme ça que je vis la responsabilité que l’on me demande d’avoir pour la contraception.

Pourquoi est-ce à MOI de penser chaque jour à ce petit comprimé qui NOUS permettra d’éviter un enfant non désiré ? Pourquoi est-ce à moi de payer mon patch non remboursé ? Pourquoi est-ce à moi d’avancer les frais des rendez-vous chez la gynécologue ? Pourquoi est-ce à moi de rappeler à mon copain/mari que OUI, la capote c’est obligatoire vu que je ne prends plus rien ? Pourquoi est-ce à moi d’acheter ce test de grossesse car NOUS avons fait une connerie ? Pourquoi est-ce à moi de réfléchir et gérer ce qu’il va se passer maintenant ?

Et si j’allais plus loin… Pourquoi c’est à moi de payer serviettes, tampons ou même ma cup ? Alors que mois après mois ces règles nous sont bénéfiques à tous les deux, non ?

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Je pense qu’il est plus que temps d’éveiller les hommes à l’importance de s’intéresser aux règles et la contraception !

Et en pratique, ça donne quoi ?

Je le répète, car je ne veux pas qu’on me méprenne. Je ne pense pas qu’un homme puisse imposer son avis et sa préférence. Si une femme décide de prendre ou de ne plus prendre la pilule, personne ne peut l’en empêcher ou la forcer.

Par contre je pense qu’il est très important de communiquer sur ces sujets !

S’intéresser au fonctionnement des règles

Et ce conseil peut s’appliquer aux hommes comme aux femmes. Les cycles menstruels sont différents pour chacune. Les durées, les symptômes sont différents. En dehors des règles les femmes peuvent avoir  d’autres symptômes, par exemple au moment de l’ovulation.

Personnellement (et surtout depuis l’arrête de la pilule), je comprends mieux mon corps et ses réactions depuis que j’essaie de ressentir l’impact des hormones dans mon fonctionnement.

Si vous êtes un hommes, essayer de poser des questions à votre conjointe. Passez au-delà d’un dégoût qui n’a aucun sens face à un état biologique. Pourquoi ne pas s’intéresser à ces cycles ? A la durée des règles ? Au retard ? Être au courant des périodes d’ovulation ? Tout cela dans le respect de ce que la femme souhaite partager bien sûr.

Et si vous une femme, ne vous arrêtez pas à la pudeur. Ne faites de vos règles, de l’aménorrhée ou encore de la ménopause, des tabous. Tout cela est naturel et peut impacter le couple.

Communiquer sur la contraception

Étudier à deux les propositions existantes, la femme n’a pas à être la seule à s’informer puisque le risque se prend à deux. Pour les hommes, sans imposer votre choix, vous pouvez donner votre avis et votre ressenti face à certains contraceptifs.

Tous les contraceptifs ont des avantages et des inconvénients, plus ou moins importants. Certaines femmes, comme moi, se retrouvent dans l’impasse quant au choix de la contraception. Certes, il n’y a pas beaucoup d’alternatives offertes pour les hommes, mais une bonne discussion et un soutien de leur part serait déjà un bon début pour ne pas se sentir complètement seule à gérer ce sujet !

Je vous invite d’ailleurs à lire cet article de Madmoizelle qui propose quelques alternatives pour hommes et les études en cours.

C’est la fin de cet article, j’espère que ce sujet autour féminisme et contraception vous aura intéressé. Et que pour certaines cela pourra donner des pistes pour partager un peu mieux ce « poids du choix ».

le poids du choix contraception

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6 commentaires

  1. Ton article est super intéressant !

    J’ai la chance d’être avec un copain qui s’intéresse justement à la contraception (en tout cas plus que certains que j’ai connu !) Quand j’ai commencé la cup, il était intéressé de savoir ce que c’était, il me rappelle de prendre ma pilule ou me demande si je l’ai prise etc.
    Mais c’est vrai que lorsque l’on a un retard on peut vite se sentir seule. Comme toi, je veux des enfants mais pas de tout de suite (je commence à peine ma carrière professionnelle et je me sens trop jeune) et j’aurais du mal à avorter.

    Je connais des hommes si on leur dit « j’ai mes règles » ils font une tête …. dégoûtée ! C’est vraiment énervant –‘

    • Hello ! Merci pour ton comm ! :) C’est vraiment cool que ton copain soit engagé sur ce sujet ! Je ne prends pas la pilule depuis longtemps mais quand je le faisais mon copain de l’époque ne s’y intéressait pas du tout ! Eh oui, les mecs qui sont dégoûtés par les règles ça me saoule… Mais je pense que là c’est surtout une question d’éducation aussi !

  2. Ahlala… je suis tellement d’accord…..
    Je me suis mise à la symptothermie il y a deux ans et demi, donc il a bien du s’intéresser un minimum pour comprendre.
    Et c’est vrai qu’en cas de connerie, le choix est vite porté seulement sur la femme, même si sur le moment on pense le contraire, chez moi il a avoué plus d’un an après que c’était mon choix.
    C’est pas encore gagné
    En tout cas, merci pour cet article. On se sent moins seules…

    • Coucou Myriam ! Merci beaucoup pour ton message :) Je vais également tester la symptothermie, si tu veux me donner un retour (par mail) ça m’intéresserait beaucoup ! Bonne journée ^^

  3. très intéressant et tout à fait d’accord que ces deux sujets sont à aborder dans le couple sans tabous

    • Merci pour ton message ! Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à me sentir concernée sur ce sujet :)

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